Parmi les albums que j’attendais le plus en ce début d’année 2013, le nouveau Von Hertzen Brothers figurait sans aucun doute dans le haut de la liste… Après l’énorme baffe infligée par Love remains the same et la gentille déculottée offerte par Stars Aligned plus récemment, tout nouvel album des finlandais est indéniablement bienvenu chez moi (non non je ne suis pas Florent Pagny hum hum…). Il faut dire que lorsque l’on est capable de composer des morceaux approchant la perfection tels que « The Willing victim », « Freedom fighters » ou « Somewhere in the middle », on a de quoi faire fantasmer tout amateur de musique émotionnelle à tendance progressive, ou de musique tout court…

Comment s’en sort donc ce Nine Lives et sa fort jolie pochette? Hé bien, pour faire simple… les quatre premiers morceaux sont excellents et font honneur à la réputation des finlandais, la suite est parfois moins glorieuse et malheureusement souvent moins captivante, offrant un peu des montagnes russes en terme de qualité. Pour faire un peu plus compliqué maintenant: Nine Lives démarre en fanfare (c’est une image, n’ayez pas peur) avec l’excellent « Insomnia » est ses accents grunge (dont le refrain va vous trotter dans la tête une bonne partie de la journée), suivi par l’imparable et mélancolique  « Flowers and rust » (le « hit » de l’album) et le très rock « Coming Home » . Vient ensuite un plus sombre, progressif et surprenant « Lost in Time », titre porté par le chant fabuleux de Mikko (comme toujours) sur un refrain à donner le frisson et accompagné de sublimes harmonies vocales dignes des plus grandes heures de Queen (oui oui j’ose la comparaison).

Arrive ensuite la cinquième plage avec le très (trop) calme « Separate forever », et c’est bel et bien là que tout se gâte.  Ce morceau est certes assez joli mais vraiment trop linéaire et ennuyeux pour ne pas briser quelque peu la dynamique d’un Nine Lives qui ne s’en relèvera pas vraiment. La suite est en effet trop souvent moins inspirée que les quatre premiers titres évoqués plus haut. Exception faite du dernier morceau, « Prospect for escape », magnifique (aaaah ces harmonies à trois voix et ce final jouissif…) et lorgnant légèrement du côté d’Anathema, on sent un groupe cherchant à se faire plaisir en jouant sur des ambiances mais remisant la folie habituelle et l’art de la mélodie venue d’ailleurs au placard. Ces titres restent tout à fait agréables et d’un niveau plus que correct, mais n’atteignent jamais les sommets qualitatifs des standards du groupe. « World without » est ainsi poétique et plutôt réussie, mais devient vraiment trop répétitive sur la fin. De même, »One may never know » et « Black heart’s cry » proposent de bonnes idées en incorporant quelques éléments plus folks ou Zeppeliniens, sans pour autant permettre à l’album de redécoller vraiment. Nul doute que des musiciens aussi doués sont capables de mieux…

En guise de conclusion, si vous adorez Queen, Led Zeppelin ou les plus récents albums de Pain of Salvation, exigez des textes de qualité et ne connaissez pas encore Von Hertzen Brothers, vous pouvez l’acheter sans hésiter. Nine Lives reste un album de qualité,  vraiment plaisant et non dénué de charme(s), et pas seulement celui du timbre de voix de Mikko. Si vous possédez déjà toute la discographie du groupe, vous risquez en revanche d’être un poil décu devant tant de talent sous-exploité. Un bon album, mais vivement le prochain!

7.5/10

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