Depuis maintenant deux décennies The Gathering n’a de cesse de nous surprendre tout en nous brossant (le plus souvent) dans le sens du poil. Le groupe a en effet pour habitude de nous offrir de fascinants voyages musicaux à la fois synonymes de qualité et de remise en question.

N’ayant nullement peur d’explorer des sentiers jadis hostiles aux métalleux purs et durs, les néerlandais ont su se renouveler album après album en donnant naissance à une discographie passionnante et truffée de chefs d’oeuvre (How to measure a planet, Souvenirs, Mandylion, Home ou plus récemment The west pole). Et si certains craignaient pour l’avenir du groupe après le départ de la charmante et ô combien talentueuse Anneke Van Giersbergen, le doute n’est aujourd’hui plus permis tant le bergenoise (héhé n’allez pas croire que je fais de la pub gratuite pour ma voisine) Silje Wergeland a repris le flambeau majestueusement, assurant ainsi aux fans les plus inquiets une transition toute en douceur.

De douceur il est justement question tout au long de ce nouvel opus. Tiens donc…

Disclosure est en effet, à l’instar de son prédécesseur The west pole, riche en atmosphères tantôt planantes et langoureuses, tantôt dramatiques. La voix envoûtante, voire caressante, de Silje Wergeland donnant cette fois encore une couleur pastelle et lumineuse à l’ensemble (« Meltdown », « Heroes for ghosts », « Missing seasons ») sans cesser d’impressionner de par sa maitrise.

The Gathering ne se contente cependant pas de nous reservir une recette ayant fait ses preuves sur The west pole. Disclosure pousse en effet bien plus loin les expérimentations (cuivres, chant masculin sur « Meltdown », sonorités éléctroniques… et j’en passe, vous laissant le plaisir de découvrir par vous même): les titres s’enchainent sans se ressembler, mais l’ensemble possède une unité rendant l’intégralité de l’album captivant tout en restant digeste. Rarement (voire jamais) la musique de The Gathering n’avait été aussi mature et cohérente. Les sonorités de René Rutten toujours aussi magiques bien que plus en retrait servant en quelque sorte de fil conducteur tout au long d’un Disclosure au final parfaitement équilibré. Les somptueuses mélodies (« Gemini I et II », « Missing Seasons » entre autres…) venant quant à elles intensifier les émotions sans tomber dans les clichés propres à tant de groupes s’essayant à l’art délicat du « tissage d’atmosphères » (je sais… ca sonne un peu bizarre comme expression, mais je n’ai pas trouvé mieux :P).

Si l’on devait oser/tenter la comparaison entre ce nouveau venu et d’autres albums du groupe, il s’agirait sans doute d’une parfaite alliance entre les expérimentations et l’intensité dramatique de Home et les titres les plus poétiques de la seconde moitié de The west pole. Disclosure se révélant lui aussi au fil des écoutes, tout en subtilité.

A l’instar d’Anathema, The Gathering continue donc de tracer sa route, prenant visiblement autant de plaisir qu’il nous en offre en enregistrant des albums à la fois inspirés, personnels et audacieux… sans pour autant tomber dans l’écueil de la difficulté d’accès. Un bijou de rock atmosphérique à ne pas manquer.

Note: 9/10

Site web : http://www.gathering.nl

Pour l’écouter : http://thegathering.bandcamp.com